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TÉMOIGNAGE 1

(les extraits du rapport sont en italique)

Sgen-CFDT Lorraine :

Aide aux enfants en difficulté … oser aborder les sujets qui fâchent !

 

De la classe aux groupes d’apprentissage

 

A l’école élémentaire un réel travail en cycle remettrait en cause le principe "un maître pour une classe".

La Commission estime que l’aide à apporter aux élèves qui éprouvent des difficultés et la prise en compte de leur diversité relève du travail quotidien de l’équipe pédagogique dans la classe, dans le cycle et dans l’école. Le fait d’isoler un élève ou un groupe d’élèves pour lui apporter une aide spécifique, sans continuité avec les activités conduites en classe, ne lui semble pas constituer une réponse efficace à la difficulté. Aussi la Commission propose-t-elle qu’à l’avenir, aucun enseignant ne soit cantonné à telle ou telle mission (élèves en difficulté, consolidation, ...) ; tous seront des spécialistes du traitement de l’hétérogénéité des élèves, car ils auront été formés et contribueront à la collégialité des pratiques pédagogiques dans le contexte de décloisonnement à l’intérieur des cycles. Ce renforcement de l’équipe pédagogique devrait être fonction non seulement du nombre de classes mais aussi et surtout du nombre d’élèves qui ont besoin d’une attention particulière. La commission estime ces besoins nouveaux à l’équivalent, en moyenne, d’un poste pour 10 classes.

 

De la prise en compte des rythmes d’apprentissage aux besoins spécifiques

 

L’intégration et la prise en charge des enfants à besoins spécifiques (médicaux, sociaux, psychologiques) ne peuvent pas être de la seule

responsabilité des enseignants du premier degré ; elles relèvent de l’intervention d’une équipe de professionnels clairement identifiés.

Cette prise en charge par des professionnels extérieurs à l’Education

Nationale répond au constat si souvent fait par les enseignants eux mêmes

que l’école n’est pas en mesure, seule, de s’occuper de certains enfants.

 

De la disparition des RASED à l’invention del’Equipe Pédagogique

 

A l’horizon de quinze ans, la mission des réseaux d’aide aux élèves en

difficultés seront donc assumées par l’équipe enseignante renforcée et

les professionnels associés.

Ce qui sera surtout retenu et contesté c’est la disparition programmée

des RASED et la répartition de leurs personnels au sein des écoles. Cette

proposition ne doit pas être appréciée indépendamment des autres car

c’est bien toute l’organisation de l’école élémentaire qui serait modifiée

avec des principes que nous ne pouvons qu’approuver : équipe pédagogique,

collégialité, traitement de l’hétérogénéité des temps et des modes d’apprentissage, intégration des enfants en difficultés.

Deux facteurs peuvent – doivent ? – concourir à la réussite d’une telle

évolution : le renouvellement du corps enseignant et une formation,

initiale et continue, ambitieuse.

 

TÉMOIGNAGE 2

Analyse d’un adhérent du Sgen 51 :

(…)

J'ai écouté Thélot samedi soir à Reims, invité par la Ligue de l'Enseignement, à une réunion publique. Un militant du Sgen 51 l'a interpellé sur cette question : "Pourquoi faire disparaître les réseaux d'aide ? Sur la base de quel bilan ?"

La réponse de Claude Thélot a effectivement été de relier cette proposition à d'autres, comme le fait le Sgen Lorraine dans son texte. La formule qui résume le tout est : "les enseignants seront des 'spécialistes' de la réussite de tous les élèves". Il a reconnu qu'il ne s'appuyait sur aucun bilan des RASED en la matière, que par ailleurs les bilans existants étaient très contradictoires (ce que je confirme). Il a rappelé que cette proposition s'inscrivait à l'échéance de quinze ans et qu'elle était conditionnée à la mise en place à la fois du "socle commun" (que la Ligue avait baptisé lors de la réunion : "bagage de base"), d'une véritable personnalisation des apprentissages et des démarches, et des cycles prévus par la Loi de 1989, d'une réforme de la formation initiale notamment par un allongement à d'une année de la formation professionnelle. Pour Thélot, les difficultés scolaires doivent se résoudre dans la classe et non hors la classe. Pour plagier une formule d'Allègre, je dirai : "l'enseignant doit être son propre recours".

Ce que j'en pense ?

• Séduisant si on se place de façon utopique à long terme dans l'école idéale : on s'occupe des difficultés des élèves et non plus des élèves en difficultés.

• Dangereux si on décide maintenant que dans quinze ans les réseaux n'existeront plus : on ne sait pas si dans 15 ans les conditions pour leur disparition seront remplies; on peut se donner un objectif à terme mais on ne peut pas prendre une décision 15 ans avant ! C'est à mon avis un argument fort que la fédé pourrait reprendre.

• Insuffisant si d'une part on ne prévoit pas de dispositif pour certaines situations extrêmes qui existeront toujours (…)et si d'autre part on raisonne comme Thélot uniquement en terme de classe (: il a souvent comme seuls modèles le face à face avec toute la classe ou le préceptorat individuel -Thélot n'est ni un inventeur , ni un farouche défenseur de l'Equipe Pédagogique).

• Irréaliste dans les conditions actuelles : pour tourner dans 5 écoles d'une Zep où je suis coordonnateur depuis septembre, je me rends bien compte que la disparition des rééducateurs, psychologues et maîtres spécialisés seraient une catastrophe pour les élèves.

• Prématuré si on ne prend pas en compte les évolutions récentes de pratiques, y compris celles des réseaux d'aide; ce que je vois fonctionner en 2004 est assez différent de ce qui existait en 1997/98 quand j'ai quitté le département : les réunions d'équipes éducatives sont fréquentes, les PPAP sont réels, les classes fermées n'existent plus, les évaluations de tous les élèves sont faites par les enseignants eux-mêmes et non plus par les maîtres spécialisés, ... (globalement les enseignants ont intégré plus profondément la préoccupation des élèves en difficultés). C'est peut-être sur ces derniers aspects qu'il nous faut travailler :

* réfléchir syndicalement à un état des lieux des pratiques effectives en matière de prise en charge des élèves en difficultés : en quoi sont-elles uniformes ? Correspondent-elles aux prescriptions ? (les textes officiels sont-ils appliqués ?) Quels sont les facteurs déterminants pour une réussite des réseaux d'aide ?

* réclamer un bilan officiel (programme de travail des IGEN/IGAEN ? Le PIREF peut-il lancer un appel d'offre sur cette question ? Le Haut Conseil de l'Evaluation de l'Ecole peut-il produire un rapport et un avis sur l'évaluation de la prise en charge des élèves en difficulté ?)

(…)