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Jeudi 14 mars - Auditorium IUFM Moulins - 18 h Conférence organisée par le Sgen-CFDT 03 avec Claude PAIR et Jean-Luc VILLENEUVE, secrétaire général du SGEN.

Compte rendu très succinct en bas de page

Claude Pair, agrégé en math, docteur en sciences, ancien recteur. Il fut Directeur des Lycées au ministère de Savary de 81 à 85 et il est actuellement médiateur de l’éducation nationale.

Il est l’auteur de travaux qui font actuellement référence sur :

  • Ecole et pauvreté,

  • Structures des établissements scolaires,

  • Evaluation du système Éducatif

Biographie rapide :

Son dernier rapport de 2001 “ Forces et faiblesses de l’évaluation du système éducatif en France ” * est le fruit d’une vie d’expériences et de réflexions au sein de l’École : Enseignant, il fut, de 1981 à 1985 directeur des Lycées au M.E.N. puis de 1988 à 89 chargé de mission auprès du Secrétaire d’État à l’enseignement technique. Connu parmi les enseignants par son rapport de 1998 “ Rénovation du service public de l’Éducation nationales : responsabilité et démocratie ”. En 1989, il est nommé Recteur de l’académie de Lille jusqu’en 1993. De 1993 à 96, il a exercé comme professeur d’IUFM dans l’académie de Nancy Metz. Il publie en 1998 “ L’école devant la grande pauvreté, changer le regard sur le quart monde ”.

Médiateur depuis 1999 pour l’académie de Nancy Metz..

* pour le lire, cliquez sur http://cisad.adc.education.fr/hcee

Des éléments (pris et résumés, très résumés !) qui permettent de lancer les débats :

L’évaluation du système éducatif en France n’est pas une préoccupation nouvelle. En prescrivant en 1998 une réorganisation administrative et hiérarchique, il traitait déjà de l’évaluation en modifiant les règles d’avancement des enseignants. Ce rapport préconisait l’accroissement de la responsabilité locale “ afin que, à tous les niveaux, les utilisateurs de l'école aient affaire à des responsables ”, la régulation continue grâce à un pilotage national garant d’équité et de continuité, le décloisonnement premier/second degré et le travail collectif
Quelques principes généraux ont servi de fil rouge au travail du recteur Pair: Dans le premier degré, dans les zones rurales, l’entité école n'existerait plus qu'à partir de quatre classes. Les classes uniques devenant en quelque sorte des antennes d’école; ailleurs, 15 à 30 classes feraient l’objet d'un regroupement administratif dans un établissement dirigé par un chef (sur le modèle des chefs d'établissements du second degré) disposant d'un pouvoir hiérarchique sur les directeurs d'école (dont la fonction perdurerait). Convaincu que le “système est sous-encadré quoique sur administré”, Claude Pair propose que ce chef d'établissement ait un rôle d'animation pédagogique, de partage des moyens financiers et humains et de gestion administrative. 8 000 à 10 000 établissements, contre plus de 55000 aujourd'hui, pourraient ainsi être créés sous réserve de l'accord des communes, amenées à conférer un budget à ces nouveaux EPLE.

Pour le second degré, une marge de manœuvre à négocier, de l'ordre de 10 %, permettrait aux établissements de demander et de répartir leurs besoins (en postes et en heures) en fonction de leurs projets. Un espace de dérogation sur les programmes ou la définition de postes à profil pour les enseignants devant être préservé. Une masse de 90 %, garantie en fonction du nombre de places dont ils disposent, devrait prémunir les établissements contre l'inadéquation entre les besoins exprimés (un prof de maths) et ce qu'on leur propose (un prof d'allemand, par exemple).

Par ailleurs, une évaluation collective des établissements est envisagée, afin de sortir du système des notes et des barèmes qui donnent lieu à des péréquations systématiques et font perdre leur sens à l'évaluation individuelle. Une solution pourrait consister à évaluer plus finement les meilleurs enseignants (10 %, identifiés au plan local sur la base d'une trentaine d'établissements, pourraient justifier d’un avancement accéléré) et ceux qui rencontrent le plus de difficultés (des dispositifs d'aide et des solutions dans ou hors l’éducation nationale pourraient être développés).

Au niveau de la hiérarchie, les recteurs seraient chargés de définir une stratégie académique, les inspecteurs d’académie pourraient développer des fonctions d'organisateurs pédagogiques sur les premier et second degrés et les IEN délégueraient davantage leurs tâches administratives aux chefs d’établissement du premier degré. Quant aux sort des chefs d'établissement du second degré, abandon du statut unique, pour la création d’un corps pour les adjoints et un autre pour les chefs d’établissement qui exerceraient conjointement un rôle plus pédagogique. En effet, cette équipe de direction devrait comprendre un responsable administratif aux fonctions plus larges que celles de l’actuel gestionnaire.

L’image de l’évaluation des personnels.

L’évaluation ne permet pas de se débarrasser des personnes notoirement incompétentes. Les enseignants se méfient de l’évaluation car ils redoutent l’arbitraire du chef d’établissement ou de l’inspecteur qui peut noter à la tête du client. Actuellement, il s’agit seulement de rendre compte à un système d’avancement automatisé qui gère des promotions.

Pour Claude Pair, évaluer les personnels vise deux buts :

  • impulser des progrès individuels et collectifs et en particulier favoriser l’évolution des fonctions qu’exerce la personne évaluée ;

  • gérer l’avancement de carrière.

En réalité le second but supplante le premier, au point de l’occulter dans l’esprit des personnels et de l’administration.

Pourquoi évaluer tout le système selon C. Pair ?

  • aider les élèves et les enseignants à progresser.

  • faire connaître les expériences pédagogiques et les pratiques innovantes.

  • rendre compte de politiques et favoriser un débat public de qualité.

Compte-rendu. Devant une cinquantaine de personnes, dont la directrice adjointe, quelques professeurs d’IUFM (quel dommage, les PE2 avaient 2 heures de cours ce jour-là : de 17h30 à 19h30 ! Merci l'IUFM), deux représentants FSU et un député, il a partagé son intervention en trois temps : d’abord en écoutant les témoignages de pratiques de l’évaluation dans les classes, témoignages qu’il avait suscités chez le public. Évaluation d’élèves en cours, évaluations de masse (CE2 par exemple) et examens ont été comparés et discutés. L’accent a été mis très vite sur l’amoncellement des évaluations avec peu d’aide institutionnelle. Puis, il a lancé un débat en rappelant ses propositions sur l’évaluation des enseignants. Fustigeant l’inefficacité complète du système actuel il a sévèrement critiqué l’aspect beaucoup trop individuel de l’inspection et la nécessité de distinguer l’évaluation de la personne qui devrait pouvoir se traduire en termes de formation et la note qui permet de gérer une carrière. Les promotions des enseignants devraient être uniformisées pour la plus grande partie, les distinctions actuelles n’étant basées que sur une inspection d’une heure ou deux tous les 4 ou 5 ans au mieux. Le débat fut très animé sur la proposition de M. Pair de distinguer 10 % des profs les plus investis pour favoriser leur avancement. Enfin, il a développé seul un modèle de fonctionnement théorique de la régulation de l’évaluation en distinguant les trois partenaires institutionnels que sont les parents d’élèves, les pouvoirs publics et l’équipe éducative. Aucun de ces acteurs ne peut seul, ou même à deux, assurer cette régulation. Claude Allègre, ministre encore dans toutes les mémoires, a travaillé avec les parents d’élèves en négligeant les personnels, cela n’a pas eu les résultats escomptés ! Il faut que les trois parties travaillent ensemble en se respectant dans leur diversité pour faire avancer l’énorme machine qu’est l’éducation nationale.