Adhérer
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" Orienter les élèves plus tôt, c’est leur éviter l’échec et l’ennui. " ou " Il faut donner un métier à ceux qui ne sont pas faits pour l’école ". Cela ne marche pas ! Dans les pays, comme l’Allemagne, où existe une orientation précoce, les résultats des jeunes de 15 ans sont assez faibles et inégaux (1). C’est illogique ! Il est déjà difficile à 15 ans de se choisir une voie…. Est-il logique de demander aux élèves qui sont le moins aptes à choisir parce qu’ils sont en difficulté de se déterminer plus tôt que les autres ? C’est contraire à l’intérêt des élèves et à celui de notre pays Orienter les élèves plus tôt, c’est les orienter vers les CAP et les BEP, ce qui est méconnaître gravement les besoins de l’économie en niveau de qualification. Comme le dit le Haut Conseil de l’Evaluation de l’Ecole, " la nécessité d’augmenter les sorties avec un diplôme d’enseignement supérieur est incontournable et les sorties infra-baccalauréat doivent encore être réduites. [….] contrairement à une idée reçue, nous ne formons […] pas plus de jeunes susceptibles d’accéder à l’enseignement supérieur que les autres pays, mais nous formons beaucoup plus de diplômés du premier niveau de qualification ". Notre proportion de bacheliers est tout juste celle de la moyenne des pays de l’OCDE (61% contre 62% pour l’ensemble de ces pays), en revanche notre proportion de jeunes obtenant un BEP et un CAP est de 37% contre 9% pour la moyenne des pays de l’OCDE. Or le chômage des jeunes qui est très fort dans notre pays (18,7% d’après l’état de l’école 2003) touche davantage les sortants sans diplôme ou avec un diplôme de niveau V. Aujourd’hui " en France plus qu’ailleurs, la possession d’un diplôme d’enseignement supérieur est une protection durable " contre le chômage." Faire redoubler davantage les élèves permettrait de n’avoir en face en soi que des élèves qui ont le niveau " Toutes les études montrent que le redoublement ne débouche pas forcément sur une réussite ultérieure des élèves. " Près des deux tiers des jeunes entrés en sixième en 1995 et qui ont arrêté leurs études aux plus niveaux (VI et Vbis, c’est-à-dire sans qualification) avaient redoublé à l’école élémentaire [….] Malgré leur redoublement, les élèves sortis sans qualification ont souvent terminé leurs études primaires avec un niveau de compétences insuffisant en français et en mathématiques. Aux épreuves nationales d’évaluation de sixième, plus des deux tiers d’entre eux obtiennent des résultats les situant parmi le quart des élèves les plus faibles dans ces deux disciplines. " Le facteur social est déterminant (2) : les élèves obtenant les plus faibles résultats lors de ces évaluations sont issus des catégories sociales les plus défavorisées. Autrement dit, ce qu’il faut relancer ce n’est pas le redoublement mais la lutte contre l’échec scolaire et une vraie relance de la politique des ZEP.(1) (source Hcéé)(2) Etat de l’Ecole 2003 |