Adhérer
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Les annonces de Luc Ferry relatives à l'école
primaire ont ciblé essentiellement la lutte contre l'illettrisme. On ne peut
que partager l'objectif affiché : garantir l'accès de tous à la lecture.
Mais l'analyse de la difficulté scolaire et les solutions avancées par Ferry
sont pour le moins inquiétantes, pour ne pas dire scandaleuses. On a compris que pour lui tout commence au CP,
qu'on y laisse depuis longtemps trop de place au jeu et à la créativité et
que le remède consiste à consacrer plus de temps aux activités de maîtrise
de la langue, aux exercices systématiques et autres règles grammaticales. Le
ministre ignore le rôle de la maternelle dans l'apprentissage de la langue ! bébé-boum La rentrée 2002 marque un changement de
tendance démographique. Le bébé-boum de l'an 2000 produit ses premiers
effets, et le phénomène devrait se poursuivre au moins jusqu'en 2005. Ce sont
50 000 enfants supplémentaires qui sont attendus pour la rentrée 2003. Les
postes créés ne suffiront assurément pas à absorber ces effectifs supplémentaires.
Interrogé à ce sujet, le ministère, pour toute réponse, souligne que la
maternelle n'est pas obligatoire et laisse comprendre que les deux ans sont des
bébés qui n'ont pas vraiment leur place à l'école. revendications Les conditions de scolarisation des tout petits
sont loin d'être ce qu'elles devraient être. Mais renoncer à scolariser sans
autre forme de débat est un recul inacceptable du service public. Pour le
Sgen-CFDT, l'école maternelle est un tremplin pour la réussite scolaire qui
peut et doit être conforté. Le Sgen-CFDT revendique la baisse des effectifs
à 25 élèves maximum et 20 en Zep, une formation initiale et continue de
qualité et un accompagnement par des conseillers pédagogiques et des
inspecteurs avertis dans le domaine de la maternelle. L'administration doit
cesser de considérer comme non prioritaire le remplacement en maternelle alors
même que l'autonomie encore fragile et le besoin de repères du jeune enfant
rendent plus difficile l'accueil hors de sa classe. Les réseaux d'aides doivent
être étoffés et les postes d'aide à l'intégration accrus pour répondre à
tous les besoins et aux différents types d'aides attendues. Par ailleurs, les équipes doivent avoir la
possibilité d'aménager les rythmes scolaires pour permettre une arrivée échelonnée
en classe, des horaires aménagés et évolutifs. La création de structures en
partenariat avec les collectivités territoriales, les familles et les
organismes de la santé qui permettent des modes de fonctionnement adaptés aux
tout-petits doit être développée. Les liens avec les structures d'accueil de
la petite enfance, les relations privilégiées avec les parents, l'encadrement
renforcé et diversifié, les horaires et locaux aménagés sont autant de
pratiques à encourager. |