Le profond malaise des personnels de l'Éducation nationale, qui éclate au grand jour en ce printemps 2003, n'est pas nouveau. Il y a comme un divorce entre l'école et la nation qui mérite mieux qu'une simple concertation entre le ministère et les syndicats d'enseignants.

Toujours promis, jamais tenu, le grand débat public sur l'école, vient encore une fois de passer à la trappe et de se transformer en une série de rencontres régionales entre notables.

Parce qu'ils croient que l'École est l'affaire de tous, des militants du Sgen ont participé avec d'autre, et sous la direction de Jacques George, à la rédaction d'un " Manifeste pour un débat public " publié en février 2002.

Enseignants, chercheurs, chefs d'établissements, parents d'élèves, militants d'associations ou de mouvements pédagogiques, des syndicalistes, posent ensemble des questions et ouvrent quelques pistes pour y répondre. " Où en est, dans l'école de la république, le brassage social tant vanté ? Que dire du non-respect de la sectorisation ? Comment définir un " savoir minimum garanti " ? Faut-il réinventer le métier d'enseignant ? Comment accroître la marge de manœuvre de chaque établissement, sans faire le jeu du clientélisme local ? "

Toutes ces questions sont d'une actualité criante et ce bouquin est une mine pour se rassurer dans le jeu des polémiques entrenues à coup de petites phrases creuses mais bien médiatiques.

" Évitant la langue de bois, ils partent des réalités du terrain pour en extraire quelques principes auxquels ils tiennent et qu'ils voudraient faire partager. Leurs propositions s'articulent autour de quatre termes : l'instruction, l'éducation, la formation et la socialisation, trop souvent disjoints, voire opposés. "

Ce manifeste est prolongé par des notes thématiques (2 sont parues " École : qui décide quoi ? " janvier 2003, Collège : Un socle commun ? " mai 2003)

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