Adhérer
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L'étude de T. Piketty établit que la diminution des
effectifs élèves a un effet sur la réussite scolaire. De nombreuses études
précédentes donnaient à penser qu'il n'y a pas de lien entre le nombre
d'élèves et les résultats scolaires. T. Piketty a utilisé une méthode
nouvelle : il s'est intéressé aux discontinuités liées au franchissement de
seuil d'ouverture de classe. On sait que quand une classe dépasse 30 élèves
en CE1, par exemple, le rectorat autorise l'ouverture d'une nouvelle classe ce
qui fait descendre l'effectif moyen. T. Piketty établit qu'une "réduction
d'un élève par classe de la taille de CE1 conduit à une augmentation de 0,7
point du score obtenu par les élèves défavorisés aux évaluations de maths
du début de CE2. La légère politique de ciblage des moyens actuellement en
vigueur en ZEP (taille moyenne des classes de 21,9 en zep contre 23,3 hors zep)
permet de réduire d'environ 10% l'écart de réussite.. Cet écart
pourrait être réduit de 40% si l'on mettait en place un ciblage fort avec une
taille de classe moyenne de 18 en Zep et 24,2 hors zep". Car la baisse des
effectifs, pour T. Piketty, n'a de sens que pour les zep : elle affecte beaucoup
moins la réussite des enfants favorisés. Aussi met-il en accusation la
politique gouvernementale : "la relative modestie des politiques de ciblage
des moyens en faveur des écoles défavorisées actuellement en vigueur en
France peut difficilement se justifier par l'idée selon laquelle de telles
politiques ne marchent pas". Voilà la question des moyens relancée par la
recherche pédagogique.
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