accueil
infos
actu
le
coin des maternelles
actualité
pédagogique
Direction
d'école
IUFM
Second
degré
Nous
écrire
Adhérer
| |
Les maîtres E en congrès : quel avenir
pour les RASED ?
800 participants étaient présents au deuxième Colloque de la FNAME
(Fédération Nationale des Associations de Maîtres E) à Lyon les 2 et 3
décembre dernier, sur le thème "Apprendre - Comprendre".
Mme Britt-Mari BARTH, Rémi BRISSIAUD, Gérard CHAUVEAU, et Philippe MEIRIEU,
directeur de l’IUFM de Lyon et Mr SEKNADJE-ASKENASI ont décliné tour à tour
leur vision du thème.
Après cette réussite, Gérard Toupiol, président national de la Fédération
des Maîtres E (FNAME), a accepté de répondre aux questions du Café :
Quel a été le message que vous avez souhaité
faire passer pendant ces deux jours de rencontre ?
Le thème du colloque organisé par la Fédération Nationale des Associations
de Maîtres E, à Lyon en décembre 2004, « Apprendre….comprendre » pointe
une distinction entre apprendre dans le sens de la transmission d’un savoir,
et comprendre qui concerne plus l’appropriation personnelle et conceptuelle
par l’élève.
C’est l’élève qui apprend et l’enseignant qui l’aide à comprendre.
Selon la théorie constructiviste de l’ apprentissage, l’enseignement n’est
pas une simple transmission du savoir mais la mise en place d’un dispositif
qui aide l’élève à construire son savoir.
Pourriez-vous nous résumer les dilemmes
professionnels auxquels sont soumis vos adhérents ?
Nos adhérents, du fait de la multiplicité des formations spécialisées, qui
dépendent des IUFM, bénéficient de formations différentes qui vont de
formations minimales axées sur le soutien scolaire, à des formations fortes
qui les orientent vers une aide spécialisée à dominante pédagogique, qui
concerne plus la psychopédagogie.
D’autre part, le métier de maître E ou psychopédagogue est nouveau, puisque
datant de 1990, donc encore mal connu et la spécificité mal différentiée du
soutien scolaire. Depuis seulement quelques années, nos adhérents font partie
du dispositif RASED, dans les réseaux d’aide, avec le bénéfice des trois
heures de concertation sur le temps scolaire.
De nombreux collègues spécialisés subissent un déficit d’identité
professionnelle. Ils appartiennent au RASED mais sont souvent
institutionnellement très proches de l’enseignant de la classe.
Dans la dénomination « aide spécialisée à dominante pédagogique », le
terme
« dominante » pose une incertitude institutionnelle avec trop d’implicite.
En fait chaque enseignant spécialisé crée son cadre institutionnel dans l’équipe
en fonction de la représentation qu’il a de sa spécificité et de la
richesse théorique qu’il s’est approprié, soit en formation spécialisée,
soit par une recherche personnelle.
Cette faiblesse de position est aussi une force car les maîtres E ou
psychopédagogues permettent une réponse pédagogique, tenant compte des
particularités sociales et psychologiques de l’apprentissage, évitant ainsi
la dérive de psychologisation de la difficulté scolaire.
La loi Fillon risque de réorienter le travail des
Rased. Cela vous inquiète-t-il ? Pourquoi ?
Les RASED souffrent d’une faiblesse institutionnelle pour assumer leurs
missions. En effet de nombreux rased sont incomplets, soit parce que pourvus par
des collègues non spécialisés
« faisant fonction », sur des postes spécialisés option E, soit par le
manque de l’une des spécialités. Ainsi dans le département du Rhône,
manquent 12 psychologues scolaires. Donc 12 rased fonctionnent sans psychologue
.
Les rased incomplets, ne répondant pas à leurs missions institutionnelles, se
retrouvent souvent critiqués par des collègues, des formateurs et même des
chargés de mission. La véritable raison du disfonctionnement de certains rased
est due au manque de personnels qui les constituent et non pas à la qualité du
dispositif, tel qu’il est théoriquement conçu.
La crainte est grande de voir cette spécificité psychopédagogique, encore mal
assumée, glisser vers un soutien scolaire, qui relève plus du décloisonnement
et aussi d’un pilotage par les équipes pédagogiques plutôt que du RASED et
de l’ IEN. En effet les membres du rased sont pilotés par l ‘ IEN et non
pas par les directeurs d’école. C’est ce risque qui pointe dans le rapport
Thélot et dans la loi Fillon, qui parle de soutien et de rattrapage scolaire,
ce qui à notre sens relève de l’aide dans la classe de l’enseignant de
cycle.
Cela nous inquiète car la richesse de l’aide personnalisée, prenant en
compte les différentes composantes de l’élève ( cognitive, sociale,
psychoaffective), risque de se dissoudre dans un éparpillement à court terme,
sur les équipes pédagogiques et un trop grand nombre d’élèves à aider,
ainsi qu’une aide axée principalement sur le quantitatif (répétitions de
contenus scolaires, acharnement pédagogique) au détriment d’une certaine
qualité de l’aide spécialisée actuellement organisée en petits groupes
dans le cadre du Regroupement d’Adaptation.
|