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Compte rendu de l'A.G. et de l'action du 18/03/03

Tant pis pour vous si vous n’y étiez pas !

Il fallait faire grève et être à Moulins mardi 18 mars. 

Cela a commencé à 14h au Colisée avec une AG. de 150 personnes. Toutes les assistantes (et assistants) sociaux en faveur des élèves étaient là. Après le point habituel des établissements qui a montré une mobilisation très contrastée et bien trop moyenne, le débat a été lancé sur la situation. Les AS ont parlé de la lettre qu’ils et elles ont reçu de Luc Ferry et X. Darcos qui leur donne un délai pour réfléchir : le passage aux collectivités locales ou un détachement longue durée ? (le pal ou le cachot ?) En fait leur intervention était centrée sur leurs missions bien plus que sur leur statut et c’est bien. C’est le service rendu qui est en question. Elles (ils) se sentent exclues de l’équipe éducative, en ayant un peu le sentiment de n’y avoir pas vraiment eu toute leur place d’ailleurs !

Quelques participants ont pu s’exprimer, mais très vite, le souvenir de la dernière AG à Moulins a ressurgi : va t-on passer 3 heures ici à échanger des arguments sur un ton qui se dégrade très vite ? Nous étions quelques uns à insister (lourdement, c'est vrai) pour passer aux actes : l’idée d’aller occuper le Conseil Général n’a même pas été débattue : on y est allé ! 15 h on entre dans le hall et le cortège va tout droit en séance. Suspension, des conseillers sortent et nous faisons du bruit (beaucoup de bruit). Le président Dériot accepte de rencontrer une délégation. 4 AS, l’UNSA, la FSU, SUD, FO et le SGEN (la CGT était présente dans la salle des conseils) ont passé une heure à expliquer les vives inquiétudes des personnels.

M. Dériot a d’abord été très surpris de notre action puisqu’il n’était au courant de rien ! Lui, parlementaire, n’a pas entendu parler de personnels passant de l‘Etat aux Conseils généraux. Lorsqu’une AS lui a donné la lettre, il a vu. Il est alors entré dans une démonstration : en 82 les lois de décentralisation ont fait passer des personnels État aux régions et aux départements. Ils en sont très heureux. Les collèges, depuis qu’ils sont gérés par les départements sont en meilleur état. Donc nos inquiétudes sont superflues. Pour lui, les missions des AS seront les mêmes. Elles resteront en poste dans les établissements. Seule la gestion des personnels changera.

On est pas malins, quand même. On fait tout un plat pour rien.

Sauf qu’il n’y a pas de réponse aux questions d’égalité de recrutement dans les départements, de garantie de service aux usagers, de maintien des missions de service public. L’employeur-recruteur aura sans aucun doute une marge de manœuvre quant aux missions à assigner aux agents. L’égalité d’accès des élèves aux services sociaux ne peut dès lors plus être garanti. Lorsqu’un syndicaliste a évoqué la possibilité d’un conseil général présidé par leFN avec les conséquences qu’on imagine, M. Dériot a dit fièrement que grâce au texte du gouvernement sur le scrutin, ce n’est plus possible ! Heureux homme qui croit que le 49-3 est une arme contre le fascisme !

Ca ira mieux ? On ne peut croire un gouvernement qui parle de concertation avec les partenaires sociaux et qui envoie une lettre aux agents qui ressemble à une application d’une loi qui n’est même pas présentée à l’assemblée, ni même discutée dans les instances paritaires.

Qui sera sur la liste après ? Les autres personnels n’intéressent pas les collectivités locales, nous a dit le président Dériot ! Ouf ! Si l’Etat veut se débarrasser de toute sa fonction publique, à qui va t-il brader les profs ?

Question subsidiaire posée par un autre syndicaliste : pourquoi le Conseil général ne mandate personne au CDEN ? Réponse qui a le mérite de la franchise : parce que c’est bien trop pénible. Vous ergotez sur tout et ça dure bien trop longtemps. Vaut mieux être dans les comices agricoles, qui, eux au moins, créent des richesses. Texto ! on ferme des écoles on perd des postes, la campagne se vide, mais la réunion qui parle de ça est trop longue !!

En somme, il n’était pas au courant des intentions du ministre et il va lui écrire pour protester sur la forme. On espère qu’il publiera sa lettre. Mais il partage les orientations de décentralisation (il avait voté lundi la modification de la constitution) et pense qu’elle est de nature à faire évoluer le service public. Il était le seul convaincu autour de la table. Mais notre but n’était pas de le convaincre mais d’envoyer un signal fort aux élus : nous sommes attachés à la fonction publique d’état et pensons qu’elle est encore une garantie d’égalité d’accès des citoyens aux services publics.

Après la rencontre, la délégation a reporté les paroles du président aux grévistes de la salle des conseils. Chaude ambiance, les élus ont laissé la salle et M. Dériot est venu (courageusement) répéter ses propos et répondre à quelques questions. Nous avons ensuite (16h40) laissé l’assemblée départementale faire son boulot.

Il faut maintenant continuer l’action pour le faire savoir de plus en plus fort. Vous n’étiez pas au Conseil général le 18 ? ne vous inquiétez pas, vous aurez l’occasion d’y venir bientôt.

Nous nous retrouverons le 3 avril dans une action toutes fonctions publiques sur la décentralisation et les retraites. Les organisations syndicales vont se revoir (sans s’engueuler, si , on est capables !) pour organiser les actions du 3/04 et des rencontres avec les élus, députés, conseillers généraux.

A suivre…

Photo de famille ici ( merci à Patrick Maire)